1er novembre – Hommage à Rémi Contre les violences policières

La police tue, mutile, blesse, persécute en toute impunité. La justice ferme les yeux, relaxe, acquitte, prononce des non-lieux ou au mieux des condamnations ridicules au regard du prix payé et de l’arbitraire subit. La communication d’État et ses relais médiatiques plantent un décor qui diffère de la réalité, la déforme et fait abstraction du contexte global dans lequel prend corps la contestation sociale et environnementale. Le traitement des quartiers populaires n’est pas en reste dans cette gestion par la répression… Les personnes issues de l’immigration (ou pouvant y être assimilées) souffrent d’un traitement de faveur à coup de contrôles au faciès et de harcèlement policier quotidien, soutenus par une stigmatisation permanente via les canaux médiatiques dominants.

Un graff Nantais en hommage à Rémi et à d'autres victimes de la police (Quais de Loire -Vincent Gâche)

Un graff Nantais en hommage à Rémi et à d’autres victimes de la police (Quais de Loire -Vincent Gâche)

La polémique qu’entraîne le meurtre de Rémi par la gendarmerie tend à en faire porter la responsabilité par les « mauvaisEs manifestantEs », ce qui est inacceptable; chacunE d’entre nous peut à un moment de sa vie, se retrouver contraintE ou disposéE à la nécessité d’une riposte face à la police et à ses armes faussement non-létales. Il n’ y a pas de bonNEs ou de mauvaisES manifestantEs mais une masse de personnes qui ont compris que leur intérêt, leurs besoins ne priment pas selon les logiques en vigueur. Le vieux système ne fonctionne plus depuis belle lurette, une majorité silencieuse souffre en silence depuis trop longtemps, et laisse éclater sa colère quand elle apprend que l’Etat a assassiné l’un des sienNEs.
On prétexte la « violence » de certainEs pour tirer dans le tas et légitimer les crimes a postériori. Peut-être devrions-nous plutôt nous poser la question de ce qu’on entend par « violence », et ne pas mettre sur le même plan une violence d’État dirigée vers des personnes et une riposte spontanée et symbolique généralement dirigée contre du matériel. Lorsqu’elle vise les « forces de l’ordre » cette« violence » relève de la légitime défense. Face à une armée de pandores suréquipéEs, entraînéEs et au dessus des lois, imaginez-vous réellement que le danger vient des manifestantEs?!

Ce dont il est question dépasse donc de bien loin le projet de barrage du Sivens. Partout dans monde, des contestations soulèvent la même problématique: En 2005 les morts de Zyed et Bouna poursuivis par une police surexcitée provoquent plusieurs nuits d’émeutes; au Brésil, l’augmentation du ticket de bus a embrasé les rues, à Ferguson c’est le meurtre du jeune Michael Brown par la police qui génerent la rébellion, en Bolivie ça a été le mouvement de refus de la privatisation de l’eau, à Bello Monte c’est un barrage qui provoque la révolte, et e

Les cas de meurtres pouvant être attribués à la police française sont plus fréquents depuis une dizaine d’années. Les cas de blessures et de mutilations croissent à un rythme ahurissant et les plaintes pour violences ne se comptent plus. A en croire ce que je lis et ce que j’entends ça et là depuis le meurtre de Rémi, ce qui compte aujourd’hui c’est de savoir si la fin justifiait les moyens… Cela signifie que dans un pays qui se targue d’être démocratique, on manifeste à présent à ses risques et périls.
Ça semble normal à tout le monde?

En chargeant les victimes de fausses accusations, les coupables assermentéEs s’en sortent généralement très bien. Pourtant aucun crime policier ne devrait pouvoir être justifié par quelqu’acte que ce soit  dans un pays qui a abolit la peine de mort il y a 33 ans, qui a signé la Convention de l’ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; un pays qui se permet d’aller faire la leçon à d’autres en matière de « démocratie« .

Dans un contexte social qui va s’empirant, une montée en puissance des mouvements de contestation apparaît inévitable. L’État défaillant n’a plus d’autre moyens pour se maintenir en place que de terroriser la population pour museler l’expression de son mécontentement. Ce type de méthode ne peut durer qu’un temps. Seule la pression de la rue pourra en venir à bout.

Ne laissons pas passer, désarmons la police!
Signez la Pétition pour l’arrêt de l’utilisation du flash-ball (sous toutes ses formes), relayez-la sur vos blogs, les réseaux sociaux.
Il faut que ça cesse.


Devant la préfecture
samedi 1er novembre 2014 14h
Manifestation en hommage à Rémi
tué par la gendarmerie mobile à l’âge de 21 ans